PIÈCE EN PLASTIQUE
résumé
Ulrike, Michael et leur enfant Vincent sont les membres d’une famille unie et paisible.
Du moins, c’est ce qu’ils prétendent. Dès les premiers instants, ils nous apparaissent submergés par la vie domestique et l’omniprésence parasitaire d’un autre protagoniste : le plasticien controversé Serge Haulupa. Michael et Ulrike ont besoin d’aide. Terriblement besoin d’aide. Une question se pose alors : A-t-on la conscience tranquille en engageant une « aide ménagère » ? Jessica entre en scène. Son rôle ? Laver le sol et la culpabilité de ce petit monde privilégié.
Les situations sont poussées à l’extrême et vont jusqu’à l’absurde, laissant place au malaise.
équipe
texte Marius von Mayenbug
mise en scène collective
avec Corentin Morel, Jeanne Sys Théo Dachary, Lucile Rousset, Nathan Hérin
traduction Mathilde Sobottke
création lumière Valentin Remy
régie lumière & son Julie Goetz
production Collectif Triple Soupe
durée 1h15
note d'intention
La pièce observe les rapports de domination au sein d’un milieu qui s’en croit exempt. Ce que nous voulions montrer dans notre spectacle est le dévoilement progressif du fossé qui sépare ce couple de Jessica, montrer à quel point la posture bienséante adoptée s’effrite, et surtout, par quelles formes de violence.
Ce dévoilement se traduit dans un premier temps par une évolution du code de jeu. Les situations réalistes presque naturalistes du début sont remplacées par une étrangeté du langage et des corps, devenant de plus en plus monstrueux.
Nous voulions exposer la tension entre ce qui est montré et ce qui se cache. Le médium vidéo a été un de nos outils, comme un pont entre l’intime et le public. La vidéo permet au spectateur d’accéder au personnage du fils, Vincent, à sa vision à ses pensées. Vincent est celui qui voit, mais qui se tait. Il filme et diffuse sur un écran les échanges qui ont lieu dans le secret.
Nous voulons jouer à la fois sur des effets de reconnaissance et d’étrangeté. La scénographie est constituée d’éléments familiers du spectateur, tout comme le sont les personnages au début. C’est le règne de la transparence et de la clarté, symbolisées par des miroirs sur les meubles et les murs, ainsi que des bâches transparentes. Mais ce décors lisse va glisser vers le cauchemar en même temps que la situation dramatique se dégrade. Un amas d’éléments nouveaux brusque l’ordre visuel de la scénographie : des vêtements et de la nourriture viennent salir cet espace limpide, le rendant sordide, pendant que les personnages sont poussés dans leur retranchement les plus infects. La saleté humaine vient se mélanger à la saleté visuelle et on glisse dans l’horreur jusqu’au meurtre final.